En décembre dernier, la pile à combustible, avec Symbio, et la stratégie hydrogène de l’ACO étaient les thématiques abordées lors d’une toute première rencontre avec les étudiants de l’ESTACA (Ecole Supérieure des Techniques Aéronautiques et de Construction Automobile) de Saint Quentin en Yvelines et ceux de Laval et bordeaux, connectés via visioconférence. L’hydrogène et la transition énergétique suscitent évidemment un vif intérêt auprès de cette génération en cours de formation. Suite à ce premier échange apprécié, une nouvelle intervention a été programmée en ce début de mois de février.
MissionH24, programme en collaboration entre l’Automobile Club de l’Ouest et GreenGT pour la promotion de l’hydrogène en compétition et la création d’une catégorie dédiée aux prototypes hydrogène aux 24 Heures du Mans, était cette fois représenté par Bernard Niclot, consultant Hydrogène de l’ACO et Antoine Larroque, ingénieur exploitation et Team Manager de H24Racing. Le programme du jour ? La compétition hydrogène. Comment introduit on une nouvelle technologie en course ? Comment établir le règlement sportif ? Technique ? Quelles sont les étapes rencontrées par une équipe de course pionnière, composée de mécaniciens et ingénieurs explorateurs ? Comment ce prototype hydrogène électrique a-t-il été accueilli en piste par le public, par les concurrents ?

Les mentalités ont évolué.

Alors que Bernard Niclot et Antoine Larroque ponctuaient leurs présentations, rappelant que la H24, prototype à pile à combustible avait participé à 4 épreuves de Michelin Le Mans Cup et terminé ces 4 épreuves en améliorant à chaque fois ses performances en piste, l’assistance manifestait sa curiosité en multipliant les questions.
Quel est le potentiel et la fiabilité d’une pile à combustible ? Pourquoi ce type de châssis et cette aérodynamique ? Quel sera le temps de ravitaillement ? Ou se situe en terme de performance la H24 par rapport à la concurrence thermique ? Quels risques avec l’hydrogène ? Quelles certifications passer pour travailler dans ce contexte de haute tension ? Quels obstacles rencontrés ? Quel est le programme de développement ? Quelles améliorations avez-vous planifiées ? Quel est votre meilleur souvenir ? « Imola notre première course en 2022 restera mon plus bel accomplissement même si j’ai gagné des courses dans mon parcours, par ailleurs, reconnaissait Antoine Larroque. Il ajoutait cette anecdote : « Sur les courses, je rencontre des ingénieurs dans d’autres équipes avec qui j’étais à l’école. Au début, ils me disaient  » j’espère que ta machine ne va pas tomber en panne souvent et nous provoquer des drapeaux jaunes ou rouges. » A la fin du week-end, ils revenaient parfois et me disaient : « alors tu as fait quoi ? Je répondais que nous avions fini et appris. Et eux ? Leur voiture pouvait être sur le plateau car elle n’avait pas fini la course. Les mentalités ont évolué. Nous avons montré que l’hydrogène en course fonctionne et a du potentiel. Nous sommes encore au début et apprenons car notre technologie est loin d’être mature comme le moteur thermique. C’est passionnant et vertueux pour le sport automobile. » Bernard Niclot soulignait cette caractéristique de la course et des 24 Heures du Mans, qui fêtent leurs 100 ans en juin : « La compétition est un laboratoire de recherche pour la mobilité de tout un chacun. L’hydrogène s’inscrit dans ses apports légendaires de la course à la route. »